Cet article donne la parole à Marc Lucascio qui se prêtre à un jeu de questions réponses. En effet, l’interview du photographe est la meilleur façon de cerner la personnalité du reporter qui va couvrir votre reportage mariage.
☎ 06 48 10 67 86
Tout d’abord, qui es tu ?
Qui je suis ? En ce qui me concerne c’est la question la plus difficile que l’on puisse me poser. En fait, qui peut répondre à cela ? Peut-être les gens qui me connaissent. On m’a souvent dit que je suis pugnace car je ne lâche jamais un objectif sans l’avoir atteint. Ensuite, on dit que je suis épicurien et vois dans la lumière un mode d’expression. Mis à par cela, j’ai toujours été photographe, j’enseigne aussi mon métier en donnant des cours photo pour débutants. Une autre de mes activités passionnantes, je suis un joueur d’échecs assidu.
Tout d’abord, j’ai commencé ma carrière en Gironde à Bordeaux. Et pendant plus de 20 ans, j’ai exercé mon métier sur le Bassin d’Arcachon à Andernos puis à Arcachon. Mais aujourd’hui, j’ai totalement changé de région. Après une étape en Bretagne dans le Golfe du Morbihan, j’ai monté ma petite entreprise dans le Calvados en Normandie. De plus, j’ai découvert cette région magnifique où la lumière splendide entre pluie et soleil m’offre des contrastes imprévus pour de magnifiques photos de mariage mais pas que.
Donc, pourquoi es tu devenu photographe pour mariage?
En fait, tout photographe commence sa carrière dans le reportage journalistique, comme ce reportage à la Foire de Chatou et aussi se dirige vers la photographie de mariage pour l’aspect social. Oui au début la photo de mariage est le meilleur moyen de vivre de son métier. Je fais parti des anciens photographes qui ont connu l’argentique. Il est vrai qu’à mon époque le mariage correspondait au “secteur ringard”.
Mais on se laisse vite prendre au jeu de la rencontre avec les gens. Car c’est de la photo sociale et c’est ma génération qui a insufflé le photojournalisme de mariage. Il fallait mettre un coup de pied dans la fourmilière et nous l’avons fait. Nous avons donné aux photos de mariage ses lettres de noblesse. Pourquoi ne pas transposer que ce que nous savions faire de bien dans le photojournalisme. Ainsi, il a fallu casser les codes des photos posées avec les fleurs devant les mariés et les coups de flash intempestifs.
D’où te vient ton inspiration ?
Ainsi, pour mes bases photographiques, j’ai toujours pour habitude de citer Robert Doisneau et Cartier Bresson célèbres grands reporters, ils ne sont pas les seuls mais pour moi ce sont les plus significatifs. En particulier, ce sont ces deux photographes qui ont bercé ma jeunesse. Ils avaient déjà un âge avancé mais les revues photos des années 70 80 les mettaient toujours en avant. Robert Doisneau m’a toujours influencé, inspiré dans mes prises de vue mariage. Il suffit de regarder sa série sur les baisers volés à Paris.
Sa formidable photo nommée le baiser de l’hôtel de ville est l’archétype de ce qui se fait en photo de mariage aujourd’hui. Pendant des années tout le monde a cru que cette image était un instantané, une photo volée. De fait, Robert Doisneau avait rémunéré le couple. C’est aujourd’hui la photo la plus vendu dans le monde. Le couple, pour toucher des royalties, au début des années 2000 a intenté un procès. L’icone est tombée ? non pas du tout. Même posée cette image reste la plus significative de ce que font maintenant les grands photographes de mariage.
Cartier Bresson représente pour moi la technique de prise de vue, c’est un maître du cadrage et de la composition. C’est par ses photographies que j’ai appris à composer mes images. Il a su mettre dans ses reportages l’humain en avant. C’est ce que j’essaie de faire chaque samedi dans mes mariages.
Comment se passe le premier contact avec les mariés?
Rencontrer les futurs mariés avant leur mariage est extrêmement rare. C’est pourquoi je préconise toujours Skype, il faut vivre avec son temps. La visio-conférence est bien pratique. Pour explication, je travaille partout en France et même à l’étranger et il est impossible d’organiser une première rencontre physique. Et, je le regrette fortement. Mais il peut m’arriver de faire des mariages locaux, les prévoyants qui m’ont commandé plus de 10 mois avant le jour J. C’est autour d’un bon café que nous nous retrouvons pour parler de leur histoire.
Comment choisir son photographe mariage est la première question importante que devraient se poser tous les futurs mariés.
Des prestations qui sortent de l’ordinaire te sont-elles demandées?
En outre, il y a toujours des demandes spécifiques. Par ailleurs, il ne faut pas croire qu’un mariage est unique, ils sont tous différents. Mais des demandes qui sortent de l’ordinaire il y en a très peu. A titre d’exemple, il y a la photo boudoir en tenue légère. Le couple veut être photographié légèrement vêtu, le marié torse nu et la future mariée en lingerie fine. C’est un grand plaisir de photographier des jeunes où corps et amour ne font plus qu’un. En général je suis complètement oublié et des images très naturelles en résultent.
Pour le reste on me laisse toujours carte blanche. De plus, mes galeries photos sont suffisamment représentatives de mon savoir faire. Les mariés se laissent guider au fil de la journée.
Que penses tu des mariages ?
Les mariages LGBTQ+ sont les bienvenues, ils nous manquaient dans l’univers du mariage..
Les reconnaissances de lieu et la préparation des séances ont-ils pour toi de l’importance?
Je ne prépare rien pour mes séances photos et la reconnaissance des lieux et totalement inutile. Préparer une séance photo veut dire que je vais sortir de mon style. Pour avoir des images naturelles, des expressions, il faut rester dans l’improvisation. Et puis tous les mariés sont différents ce qui est bon pour les uns n’est peut-être pas bon pour les autres.
La reconnaissance des lieux est une gageure formidable. Déjà il faut être à proximité et faire un mariage local. Si c’est le cas il faut faire la prise de vue des mariés à la même heure, avec le même temps que la visite des lieux. Il y a un facteur important dont la photo dépend, c’est la lumière. Et à un jour donné cela sera totalement différent. je reconnais toujours les lieux le jour même et anticipe la position du soleil.
Comment gères tu l’aspect relationnel photographe invités ou technique ?
La technique pure de prise de vue est largement oubliée c’est dans le domaine l’inné. Après ces nombreuses années de pratique cela serait problématique. Pour moi l’aspect technique se résume au relationnel avec les invités du mariage et leurs téléphones. C’est une indiscipline qu’il faut gérer constamment. En amont je soulève toujours le problème avec les futurs époux mais rien n’y fait le jour J. Je pense que le Smartphone difficile à gérer est la plaie du photographe. C’est pourquoi, il faut vraiment avoir de l’expérience pour faire face à ce problème.
Ta touche personnelle face aux autres photographes qu’elle est-elle?
Même si parfois nous pouvons trouver des similitudes dans les photos de mariage, je travaille avec un style qui m’est propre. Ma touche personnelle est sans contexte le cadrage au rasoir de mes images et les noirs et blancs léchés façon argentique que je donne à mes photos. Dans mes galeries vous verrez aussi plein de photos faites à l’étranger. Par exemple, c’est ce qui me différencie pleinement de mes collègues. Je travaille beaucoup à l’international.
Allez donne moi 4 conseils pour bien réussir ses photos de mariage ?
Quatre conseils, c’est tout ? Il y en a des dizaines. Parmi les principaux, je vois ceux-ci. D’ailleurs lors de stages, mes stagiaires sont de suite confronté à ces quatre règles d’or.
- Savoir regarder avant de déclencher.
- Déclencher au bon moment et surtout pas en rafale.
- Cadrer et aussi composer.
- Pour terminer, chercher la lumière, c’est le plus important.
Captures tu des moments magiques pendant un mariage?
Capturer le moments magiques du mariage c’est l’essence même du métier de photographe. Pour ma part c’est se faire oublier. Je dis toujours qu’il faut jouer le rôle de l’invité. Prestataire de prime abord mais faisant office d’invité particulier est la condition sinequanone pour mettre en boîte la magie. Une bonne dose de patience est aussi de mise. Le photographe est un chasseur d’images toujours à l’affût du moindre moment. Savoir aussi provoquer les émotions par une communication de tout instant est plus qu’indispensable. Parler, rassurer les mariés font parti de la mise en œuvre d’un bon reportage.
Quel est ton matériel ?
Je travaille principalement avec mon œil, mon ressenti. Et bien évidemment avec du matériel photo haut de gamme de marque Canon que j’ai en double bien rangé dans mon sac photo en cas de panne.
Je privilégie le grand angle pour ouvrir les scènes et le téléobjectif pour mettre en valeur les mariés dans un beau flou d’arrière plan. Le télé permet d’être à une certaine distance des sujets. Les mariés ne se sentent pas agressés.
Qu’elle est ton temps passé après la prise de vue?
Le temps passé hors prise de vue est considérable, c’est la face cachée de l’iceberg. C’est ce temps qu’il est compliqué de facturer aux mariés car il est invisible à leurs yeux. Je mets un point d’honneur à ne jamais retoucher mes photos car une image se fait à la prise de vue. Mais toutes mes photographies sont reprises en contraste et densité. La préparation du livre photo c’est l’aboutissement du travail. C’est l’album qui va être feuilleté par toute la famille, il faut prendre le temps de bien le soigner.
Comment les futurs mariés te connaissent?
Les clients satisfaits qui parlent de moi, notamment pour les reportages mariages dans le judaïsme, m’amènent beaucoup de travail. Je travaille aussi avec internet pour me faire connaître. Mon site https://photographemariage-normandie.fr est très bien positionné. Il me permet de travailler partout en France et dans le monde entier. C’est cette présence magique qui a fait connaître mon travail au delà des frontières et asseoir ma notoriété notamment à Dubaï et surtout au Maroc avec beaucoup de mariages à Marrakech. Par contre je suis un peu en décalé avec les réseaux sociaux, cependant c’est peut être un tord mais vouloir aimer à tord et à raison pour participer me navre complètement.
Quel est le moment que tu aimes lors d’un mariage?
Tout est bon à prendre dans les mariages. De la préparation à la fin de la soirée du mariage il y a toujours des moments forts qu’il est agréable de photographier. Mais si je dois choisir ce sont les photos de couple. Moi et les mariés on s’éloigne des invités, des compliments, du bruit avec une coupe de champagne… Ces quelques temps d’intimité nous permettent de souffler et de réaliser de belles images. Par contre les célébrations juives sont pour moi une exception. J’aime tout. c’est la fête du début à la fin, même à la synagogue. Et j’aime la fête, cela se voit sur les photos.
Prépares tu tes prises de vue mariage ? Et les sessions d’engagement en fais-tu?
Tout d’abord, il faut dire que pour moi préparer un mariage équivaut à prendre des billets de train ou d’avion et de réserver un hôtel.
Les sessions d’engagement c’est un petit plus qui se rajoute à l’histoire des futurs mariés, mais cela m’arrive d’en faire parfois sur demande des futurs époux. Tous les jeunes n’en éprouvent pas le besoin ni même l’envie.
Allez Raconte moi une histoire de photographe mariage marrante?
Une anecdote ? Des centaines si vous voulez. Celle qui me fait rire le plus et que j’ai toujours en tête, l’anecdote du téléphone portable dans l’église: il y a quelques années un curé a demandé de manière agressive à tous les invités d’éteindre leurs téléphones. Ainsi, chose faite nous sommes tous rentrés dans l’église. Au milieu de la cérémonie, nous entendîmes tous sonner un téléphone. Tout le monde s’est regardé d’une manière inquiète. Sur qui vont tomber les foudres du curé ? De par mes fonctions de photographe et toujours aux avant-postes à cotés des mariés, je savais à qui appartenait le téléphone indiscipliné. Et je dis tout haut ‘ Mon père c’est dieu qui vous appelle ‘ . Alors, le prête mis la main à sa poche pour éteindre son portable et dit ‘ vous pensez ? ‘. Grâce à cela le mariage se termina dans une bonne humeur communicative.
Et tes tarifs mariage, tu peux m’en dire plus?
Je possède des forfaits, des prix adaptables. En outre, ma fourchette de prix est extensible suivant la distance, le nombre d’heures et le nombre de jours passés avec les mariés. Il m’arrive souvent d’être présent trois jours sur l’événement.
C’est pour cela que je ne peux transmettre là mes tarifs. Cela serait une mauvaise idée car le prix que je vais afficher ne correspondra en rien à ce que peuvent souhaiter les futurs mariés. Pour cela il faut me contacter avec toutes les précisions. Par contre, il y a de plus en plus de photographes. En conséquence, les prix baissent et certains clients ( peux nombreux ) peuvent en profiter et prendre le photographe pour ce qu’il n’est pas.
FAQ comment se passe un mariage ?
Et aussi, que penses tu de la nouvelle génération de photographes
Il est vrai que les photographes doivent se reproduire entre eux car il y en a de plus en plus. Dans cette nouvelle génération, il y a des talents incontestés mais aussi de nombreux bras cassés. En effet, ça pique les yeux quand je vois leur travail. C’est même obscène d’aborder le sujet. Beaucoup d’entre eux devrait remercier le numérique. A l’époque de l’argentique, ils n’auraient pas tenu une saison. Selon les statistiques: le métier de photographe est le métier préféré des français.
Pourquoi ? C’est facile aujourd’hui d’être photographe professionnel, plus aucun apprentissage, plus aucune formation, à peine un stage de 5 jours chez un photographe qui a une ancienneté de 2 ans dans le meilleur des cas. Aussi, on passe directement du téléphone au matériel sophistiqué qui marche tout seul. Une inscription en ligne prend 5mm sans aucune vérification de vos connaissances en photographie. Vous comprenez, c’est un métier artistique ! C’est du rêve, un statut social, à cause de cela on marche sur la tête. Evidemment les prix baissent de manière très significative car il y a trop de photographes et la qualité technique et artistique n’est plus au rendez-vous.
Mais force est de constater pour conclure cet interview que les meilleurs photographes auront toujours leur place.